Abbé Bernard Lussigny (1921-2009)
Président fondateur de l’association des Amis de Moncornet et de la SCI du chateau de Montcornet
Extrait de sa biographie 10/12/1999:
“Né le 3 fevrier 1921 dans une vieille famille bourgeoise de Valenciennes, il eut une enfance créatrice passionnée de chimie et d’electricité. Apres le collège Notre Dame de Valenciennes, le college de Bavay où il fut initié à l’archéologie, il rentre au college des Carmes d’Avon puis passe à Lille sa propédeutique et entre au séminaire de Saint Sulpice à Issy les Moulineaux.
Le Service du travail obligatoire l’appelle, il doit se cacher à Bousigny sur Roc, puis au college d’Avon qui protégeait des réfractaires et trois jeunes juifs (et Louis Malle). Sa “baraka” le fait échapper in extremis à l’arrestation, il part à Fontenoy chez les Balsan-Martell puis chez les marquis de Grammont à Lugny les Charolles et entre au séminaire à Issy.
Appelé par l’armée, il est volontaire pour l’Algerie où, à Dellys, il est infirmier major de division au 1er régiment de tirailleur Algérien. Il rengage. A son retour en France, il enseigne le français au collège de Douai, puis entre au séminaire jusqu’en 1948. Il est ordonné prêtre à Cambrai en 1949.
Il choisit le collège de Maubeuge et les classes de français, histoire et géologie. Il fonde l’aéroclub, anime le moto club et avec des éleves et des amis, remet en état le moulin de Solrines et fonde les “sans logis” de Maubeuge
Sept ans plus tard ; il part à Trélon (paroisse et préventorium) et y fonde la maison des jeunes.
En 1959, il découvre Montcornet et commence les grands travaux, en meme temps il fonde un centre d’hébergement à la Sonacotra puis à Douzies. Pendant sept ans il exerce au Lycée hotelier d’Aulnoye (pastorale philosophico-littéraire) et retourne pour sept ans à Fourmies où il crée des cours de préparation au metier de gardien d’immeuble pour les chomeurs et anime les equipes Notre Dame et ACI.
Il prend sa retraite de l’enseignement en 1991 et retourne à Montcornet où outre le Conseil municipal (adjoint au maire durant 18 ans), il a en charge l’église et les ruïnes de la forteresse qui reprennent forme.”
Extraits de l’article de Francis Dujardin, paru dans L’Ardennais du 22/6/2003.
“L’affaire de sa vie, apres Dieu, est une ruine dans les Ardennes. Un drapeau noir flotte, une potence est hérissée de trois tètes de mort. ‘Des fausses, s’amuse l’abbé, un éclair de malice dans le regard. J’aime provoquer mais c’est pour faire réagir, j’aime les paradoxes.’
Prêtre par vocation, épicurien par inclination, fils de patron, défenseur des sans logis, curé des PDG, marieur des ouvriers, ex champion de moto-cross, grand amateur de voitures de sport, Bugatti, Aston-Martin, Ferrari, éleve chahuteur, professeur sévère, séminariste réfractaire au STO, volontaire en Algérie, chasseur, tireur, archéologue, roturier autoproclamé “marquis de Montcornet”. Des antinomies positives assure ce féru de caracterologie au caractere trempé. L’homme assume ses passions ‘j’ai eu le coup de foudre”, tombé amoureux de cet amoncellement de décombres. La végétation avait recouvert les vestiges de l’ancienne forteresse des Croy et du Colisée féodal de Michelet. ‘Quand on a une passion il faut la vivre jusqu’au bout’.”
Très ému de lire cette biographie de l’abbé Lussigny que j’ai connu entre 1969 et 1974, bien qu’il ne fut pas mon professeur, à l’Institution Saint-Pierre à Fourmies .
Grâce à lui en 1970 j’ai eu la chance de participer au château à un week-end pastoral et d’initiation à l’archéologie(avec travaux pratiques de fouilles).
Très ému également ! Que de bons souvenlirs ! En effet j’ai aussi participé plusieurs fois aux fouilles avec l’abbé Lussigny et les scouts de France de Fourmies dont je faisais partie, entre 1969 et 1971 ! Je suis également un « ancien » de « Saint Pierre », de 1964 à 1974 , là où j’ai rencontré l’Abbé pour la première fois !Pascal Desreumaux
Préparant un camp scout j’ai rencontré l’Abbé à collège de Fourmies où il enseignait. Il occupait une vaste chambre avec….. un renard. Quelque peu turbulent et nauséabond ! Nous avons fouillé trois jours au château, et j’ai découvert un boulet de canon. J’en étais très fier et l’Abbé m’a accompagné dans une maison du village où étaient entreposées les découvertes. Et là, ma fierté s’est vite envolée……..Il y en avait des centaines ! ! !
Il roulait à l’époque dans une 203 décapotable aux portières armoriées de la couronne de la baronnie.
J’ai servi par la suite d’intermédiaire pour la vente de sa Facel-Vega à un oncle en Lorraine. La Facel était citée dans les revues spécialisées sous le vocable » la Facel du curé « .